L'Europe trouve-t-elle la Grèce trop indigeste ?

Depuis quelques semaines de nouvelles promos sur le marché des investissements fleurissent avec le printemps.

On m’avait vanté les vertus de la Grèce, mais finalement il semblerait que ce ne soit pas un si bon plan que ça, et je vais peut-être laisser tomber.

Néanmoins, avant de prendre une décision trop hâtive, il est de mon devoir de dresser en guise d'épitaphe un panégyrique de ce pays sous son meilleur jour : le dimanche, seul jour durant lequel on peut reposer la conscience tranquille.

La Grèce est un pays géographiquement au sud de l'Union Européenne, et financièrement plutôt à l'ouest.

Il est peuplé de grecs et de grecques qui se distinguent par la terminaison en que.

Les autochtones parlent grec, une langue qui peut sembler incompréhensible, et utilisent un alphabet particulier qui ne sert à rien si vous n'êtes pas agrégé en math.

En fait, cette langue n'est pas sy complyquée : une partycularyté notable de cet alphabet est que les Grecs, au lyeu d'utylyser la neuvyème lettre de l'alphabet latyn pour écryre le son "I" comme nous le faysons nous, décydèrent de prendre la vyngt-cynquyème (Y) et la renommèrent tout symplement "I grec", copyryght déposé à l'époque classyque mays depuys tombé malheureusement pour eux dans le domayne publyc, car synon yls se serayent fayt des couylles en or.

Ils mangent grec tous les jours, ce qui est également pas très compliqué puisque l'on trouve des restos grecs partout dans le monde.

A noter que les spécialités grecques, par exemple les souvlaki, tzatziki, et autres sarkosi, s'exportent très facilement mais peuvent être vite indigestes pour certains.

Une des principales caractéristiques géographique de la Grèce est que l'on y trouve un tas d'os.

En effet, les îles finissent quasiment toutes en -os : Skios (où l'on pratique le ski nautique), Chios (que la légende attribue à un pet de Neptune), Andros (célèbre pour sa compote), Samos (célèbre pour son fromage frais à tartiner), Sos (d'où fut lancé le premier message), Kotalos, Tuladenlos, et bien entendu Lesbos où a été inventé la fameuse lesbienne vraisemblablement à l'origine de la légendaire tendance homosexuelle du mâle grec.

Cette caractéristique folklorique explique certainement le costume traditionnel du guerrier grec composé d'une jupette et de chaussures à pompons.

Comme son nom l'indique, la Grèce est producteur de matière grasse, principalement à base d'olives et de pépins de raisins de Corinthe.

Or, la tendance étant au light, l'économie grecque connait une crise sans précédent, même dans les régions mitoyennes à l'Egée.

La faute certainement aux grands couturiers contemporains : alors qu'ils trouvent souvent quelques accointances dans la culture du grec, ils ont porté aux nues, c'est un comble, le style filiforme, ce qu'il faut bien avouer, ne les ont pas trop aider...
Il y a de quoi tomber des nues.

Outre cette industrie en perdition, la Grèce a subit un espionnage scientifique éhonté.

Les découvertes de leurs célèbres savants tels que Pythagore (inventeur de la table), Archimède (à l'origine de la flottaison des planches de surf), Thalès (constructeur de tramways), Ptolémée (qui contribua à la fortune d'Elisabeth Tessier), Euclide (inventeur des éléments), se sont retrouvées jetées en pâture à la jeunesse du monde entier qui n'en demandait pas tant.

De plus, suite à une très mauvaise étude de marché, les architectes grecs ont construit de superbes villas et palais à colonnades.

Or le Grec préfère habiter dans des petites maisons carrées blanches et bleues, n'hésitant pas à laisser tomber en ruine ces grandioses bâtiments.

Et quand le bâtiment ne va pas...

Pour étudier les ressources de la Grèce, j’ai consulté de nombreux ouvrages de référence comme les catalogues UCPA ou Club Med, et je me suis aperçu que le tourisme était la matière première à optimiser.

Je pense que commencer par changer d'enseigne est primordial.

Le nom de ce pays n'est plus à la mode.

Trop gras, trop salé, aujourd'hui la mode est au light, au bio.

Reprendre le nom original ? 

Hellas, hellas, hellas, hellas, pas assez engageant, trop fataliste, désolant. Oméga 3 serait beaucoup mieux, plus moderne, avec Epidaure comme capitale par exemple.

Les anglais et les allemands à eux seuls représentent près de 30 % des visiteurs annuels. Soit disant pour voir les vieilles pierres.

Ces peuples du Nord ont, c’est bien connu, une obsession maladive pour la rigueur, la propreté, le rangement.

Or, je suis désolé, mais sur place, il y a quand même un gros laisser- aller depuis des siècles.

Il serait bien de rassembler en un même lieu toutes ces pierres éparpillées et les classer par taille, par exemple.

J’ai appris ça de ma mère qui m’a tanné pendant des années à propos de ma chambre, cela fait vraiment mauvais effet quant on arrive dans un lieu où tout est à moitié en ruine, laissé à l’abandon.

Les tas de ruines jonchant le pays, certains lieux typiques tels qu'Herpès, Mycose ou encore Tétanos, ont laissé de sales thraces dans l'inconscient collectif.

De même, l’Acropole c’est du passé, maintenant ce qui marche c’est l’accro-branche.

Il faut travailler la com sur les sites internet, et que les gars du reste du monde ne pensent plus que l’on ne trouve que des Hellènes sur place.

En effet, il y a aussi des tas d’autres filles : des Cléo, des Gaïa, des Andromaque, des Kalika, des Melina, des Leda, plein de Nana…

Et l'on oublie pas les homos : ils peuvent toujours venir se faire voir.

Enfin, il faut dénationaliser Vangelis, Demis Roussos et Nana Mouskouri qui malgré tout leur talent ne donnent pas une image très branché de la pop des Cyclades, mettre Nikos Aliagas à la culture pour qu'elle soit à la portée de tous, même des analphabètes.

Avec toutes ces mesures, j’espère faire une plus value intéressante et pouvoir racheter ainsi le Portugal et l’Espagne qui vont bientôt être en promo.

Ces derniers jours, des groupes extrémistes se sont distingués par l'utilisation d'un cocktail molotov géant jeté sur l'Islande afin d'attirer l'attention du reste du monde sur la situation du pays et détourner les vols commerciaux vers chez eux.

Sans grand succès, mais fallait ouzo.