La Toromagie, par Eric le Blay
 |
| Merlin ayant loupé son tour de toromagie. |
La toromagie est un spectacle saisonnier, que l’on appelle aussi corrida, qui se déroule généralement dans les régions hispaniques et taurophobes.
Il est basé sur les principes des tours de magie de capes et d’épées, où l’on fait disparaître quelqu’un après l’avoir transpercé de part en part.
La corrida se passe dans un cirque, comme au temps des romains, sauf que les chrétiens sont à présent spectateurs. Ils se distinguent du commun des mortels par leur goût prononcé pour les gros cigares, les gourmettes dorées, leur mine réjouie en rapport avec la proéminence de leur estomac, ainsi que par leur poitrine velue. Leurs femmes simulent grâce et légèreté en agitant de minuscules ailes de papier à la manière des papillons.
Ce spectacle se déroule en plusieurs parties :
Le sortéo :
Le spectacle débute en fanfare dans les gradins, et sur la piste par un défilé de nains colorés qui saluent la foule, encadrés par des mousquetaires à l’avant et des pikachus, qui sont des Sergents Garcia à cheval, à l’arrière, puis viennent les esclaves et des mules.
Le Président du spectacle se mouche alors dans un mouchoir blanc pour signaler le début des festivités.
La lidia :
Au milieu de la piste se place un des nabots habillé du costume de Maya l’abeille de sa petite sœur, composé d’une petite veste pailletée de strass et d’un slim satiné.
Question mode, il faut reconnaître que c’est le genre de truc immettable si l’on a une once de bon gout, un peu comme le costume des patineurs artistiques, avec une grosse paire de couilles en plus, ou celui des power rangers mais avec le casque en moins, et pourtant personne ne se moque de lui, ce qui est déjà un tour de force.
Il invite alors un tiers à participer à son tour de magie.
J’imagine que, comme moi, vous détestez cet instant où le magicien promène son regard à la recherche d’une victime…Vous vous tassez sur votre siège en priant pour que son dévolu ne se jette pas sur vous.
Le torero promène donc son regard sur la foule, mais par pur plaisir sadique, car immanquablement c’est un taureau qui est choisi.
Le taureau est un mammifère poilu à qui l’on a fait la vacherie de l’inviter à la corrida. Il est marron ou noir la plupart du temps bien qu'il soit souvent rouge à la fin. Il meurt dans 99,9% des cas.
Le spectacle se déroule en trois tercios durant lesquels tout un tas de trucs sont plantés sur le taureau : de grosses piques par les Pikachus, des brochettes décorées puis l’épée magique par les nains, le tout emballé d’effets de capes censés donner un air chorégraphique à l’ensemble.
La chaleur et la poussière de la piste aidant, chacun commence à avoir la gorge sèche et à avoir soif. La foule voyant ce bovin à porté de main crie Au lait ! Au lait !
Alors qu’il n’y a pas besoin d’être vétérinaire pour savoir que seule la vache donne du lait...
Se rendant compte de sa méprise, et que, tant pie pour lui, il n’aurait pas son verre de lait, le torero se venge sur le taureau et le transperce de son épée en utilisant la technique dite du scorpion des tortues ninjas.
Le torero après cette prestation, réclame son gouter au Président, celui-ci lui accorde une ou deux oreilles bienveillantes, ou lui demande de faire la queue.
Au bout de six tentatives, le spectacle s’arrête tous les bovidé vidés, et chacun s’en va noyer sa frustration à coup de Red Bull modifiée dans des estaminets où il est coutumier de faire de beaux dégâts.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire